Un jour, quelqu’un vint trouver un grand sage et lui dit :
« Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ? »
« Un instant. Avant que tu ne me racontes tout cela, j’aimerais te faire passer un test rapide. Ce que tu as à me dire, l’as-tu fait passer par les trois filtres ? »
« Les trois filtres ? Que veux-tu dire ? »
« Avant de raconter toutes sortes de choses sur les autres, reprit le sage, il est bon de prendre le temps d’analyser ce que l’on aimerait dire. C’est ce que j’appelle le test des trois filtres. La première passoire est celle de la vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux me raconter est vrai ? »
« Non, pas vraiment, je n’ai pas vu la chose moi-même, je l’ai seulement entendu dire. »
« Très bien ! Tu ne sais donc pas si c’est la vérité. Voyons maintenant, essayons de l’analyser autrement, en utilisant un deuxième filtre, celle de la bonté. Ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bien ? »
« Ah, non! Au contraire! »
« Donc, continue le sage, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es pas sûr qu’elles soient vraies. Ce n’est pas très prometteur ! Mais tu peux encore passer le test, car il reste un filtre : celle de l’utilité. Est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ? »
« Utile ? Non, pas vraiment, je ne crois pas que ce soit utile. »
« Alors, conclut le sage, si ce que tu as à me raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ? »